REMAKE...
C’est la fin de l’année 2015. Début 2016…
La vie file. Les souvenirs, moqueurs, s’échappent.
Les écrits, eux, restent…
Pour qui ? Pourquoi ?
Témoignage éphémère devenu anachronique de l’instant passé. Je vous avais dit que j'avais écrit une bonne partie du texte mais que je l'avais égaré, je ne vous avais pas menti. Vos relances m'ont titillés l'esprit et j’ai retrouvé ce texte sur une clef usb de sauvegarde alors que mon disque dur avait lâché définitivement. Comme un signe du destin qui s’impose et vous demande de témoigner pour ne pas oublier. Il n’est plus vraiment d’actualité à tout point de vue mais il est le reflet d’un certain état d’esprit positiviste. Je n'ai donc pas hésité longtemps à le poster tel qu'il était, avec les mots que j'avais choisi à ce moment-là. Comme un instantané nostalgique, un vieux polaroid aux couleurs devenues pastels mais qui reflète un moment de vie de cette année 2015, ma vérité de l’instant. Ou quand il y a des choses plus importantes que la vapote...
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Mince, ça me dit quelque chose, cette histoire !
C’était il y a un an, un siècle, une éternité. Un an donc mais mauvaise année, de celles que l’on retient malheureusement, mais pas pour de bonnes raisons, le malheur se fait beaucoup moins discret que les jours heureux. Cela avait commencé par un défilé citoyen. Non pas par adhésion aveugle mais parce qu’il y a des principes que l’on se doit de défendre. Certains n’avaient pas compris. D’autres refusaient déjà de comprendre. Et une minorité s’entrainait déjà…
Poum-poum short allait enfin pouvoir voter et la Venus de Botticelli avait envoyé promener ses révisions de partiels pour accompagner sa sœur se perdre dans cette marée humaine pleine d’humanité. Depuis, Poum-poum short prend l’enveloppe avant de rentrer dans l’isoloir et Botticelli a quand même eu ses examens. Comme quoi, mettre le nez dehors un joli dimanche de Janvier ensoleillé peut modifier votre vision de l’avenir malgré l’actualité… Du moins, on peut essayer d’y croire.
Le terrorisme n’ayant jamais bloqué le commerce, les enveloppes jaunes ont fini par arriver. Tout comme la Box.
…
Et là, j’ai juste droit à un laconique :
« Mais c’est quoi ce truc ridicule ? »
Vous aussi, ça vous le fait, cette sensation de déjà vu ?
Avec un peu de chance, je vais pouvoir me contenter d’un copier/coller. La boite est petite. La box, moins.
« Ah non, c’est énorme ! »
Allusion cachée ? Elle en est bien capable…
« Et ça disparait dans la main sans effort… »
Crochet au foie. Mais ça va le faire… Il faut que ça le fasse !
Pour le copier/coller, c’est raté. Effectivement, la Sigelei, bien que mini, est moins discrète que l’iStick. Toute élégante en noir (cela affine, il parait) mais avec des chromes dignes d’une Cadillac des fifties. Et elle prend tout l’espace disponible dans son coffret. Ils sont joueurs, ces Chinois !
Madame douce et tendre joue des coudes et s’empare de l’objet. C’est léger (normal, sans batterie) et sombre. En vétéran de la vape, elle a repéré les boutons et s’escrime déjà à essayer de réveiller la bête. J’anticipe la question qui lui brûle les lèvres :
« Il faut des batteries. Cela fonctionne comme le SVD »
Madame n’est pas fan de « Retour vers le futur », tout comme la science-fiction en général. Son œil sombre montre combien elle avait oublié les séances de vissage/dévissage du tube. Le temps passe vite et la mémoire archive… profondément.
« Deux minutes… »
J’avais anticipé et rechargé en cachette mes deux Samsung 25R qui attendaient cachés dans leur boite de protection isolante.
La curieuse retourne déjà la box dans tous les sens, repère le connecteur 510, retourne par réflexe pavlovien l’engin pour chercher l’ouverture. Le sourcil se lève, l’incompréhension pointe.
« C’est un mix entre ton SVD et ton iStick, tu ne vas pas être dépaysée. »
Le sourcil retombe et le front se plisse, signe de concentration active. Je saisis la box qu’elle abandonne temporairement à regret et lui montre l’ergot de la trappe. Le sourcil se soulève de nouveau, augmentant les plissements du front, j’atteins les limites de la patience, il va falloir de l’action maintenant !
« Tu glisses ton doigt sous l’ergot et tu soulèves… »
Les aimants cèdent, la dame dévoilent ses dessous, le sourcil s’abaisse et les plissements aussi. Madame sourit, elle a compris.
« Tu dois juste faire attention à la bande de tissu sinon tu vas te compliquer le changement d’accu »
Du pouce, je maintiens le tissu plaqué sur la box. De l’autre main j’introduis la batterie. Je rabats tant bien que mal la bande dans le compartiment et je replace le couvercle.
« Clac ! » font les aimants reprenant le pouvoir.
Madame, attentive, était passée en mode acquisition. Le bruit sec la sort de sa pseudo torpeur et la fait passer directement en mode possession. Elle se jette avec gourmandise sur son jouet, se l’approprie en me l’arrachant des mains. Je prends un peu de recul, je viens de reprendre ma position de non vapoteur.
Elle positionne le pouce sous l’ergot et soulève la trappe. Les aimants cèdent immédiatement. Même si je ne lui aie pas montré, elle a compris l’utilisation de la bande qu’elle tire immédiatement. Le ressort est fourbe et transforme la batterie en troisième étage de la fusée Ariane. Par chance, elle traverse ma zone d’intervention et je la saisie au vol. En fait, le geste est un peu moins élégant que tel que c’est décrit mais, au moins, je nous évite une séance à quatre pattes à courser le chat plus prompte que moi pour passer sous le canapé récupérer son nouveau jouet.
« Oui, cela demande un peu de doigté au début, le ressort est encore neuf. » lui dis-je en lui tendant la rescapée.
Son œil pétille, elle ne va pas oser ?
« Tu sais très bien que je n’en manque jamais ! »
Elle a osé… Tout contente de son petit effet, elle a déjà poussé la bande et repositionné l’accumulateur. Elle se bat un peu avec le tissu trop long, positionne la trappe, l’ergot faisant office de détrompeur. « Clac ! ». La fée du magnétisme est encore passée par là.
5 clics plus tard, l’écran sponsorisé apparait. En vieille routarde de la vape, elle fait déjà varier la puissance avec les boutons de réglages. Les bonnes habitudes reviennent, elle est en terrain connue.
« Je sens que je vais bien l’aimer, celle-là ! » dit-elle en la tenant à bout de bras tel un trophée.
Ça, c’est fait !
…
Le Subtank mini est arrivé le premier. Une fois monté, il en impose un peu. Je n’ose imaginer la version « normale ». Et, surtout, je n’ai pas encore vu le KF4 en chair et en os !
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L’été ensoleillé approche. Charlie n’est déjà plus qu’un vague prénom, le souvenir d’une folle espérance dans l’être humain.
Madame vape, deux ans viennent de s’écouler. C’est déjà si loin.
Encore 6 mois et la folie humaine redeviendra aveugle.
Et je me rappelle le début de ce post et je me repose encore la même question sachant qu’il n’y a pas de bonne réponse : Pourquoi ?
Je ne le sais pas encore à ce moment-là, mais ma conclusion habituelle va bientôt laisser un sacré mauvais goût dans la bouche, tel un immonde dry-hit.
To be continued...
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