Voici un extrait d'un article que vous pouvez retrouver ici dans son intégralité
LE STEEPING
Légende urbaine ? Processus indispensable ? Penchons-nous aujourd’hui sur le steeping, autrement dit la maturation des liquides. Et ses dérivés, le breathing et le streathing.
POURQUOI STEEPER ?
Un liquide se compose de quatre familles de molécules. Le propylène de glycol, la glycérine végétale, les arômes et (éventuellement) la nicotine.
Ces molécules s’entendent bien à l’intérieur de leur famille. Mais elles vont mettre du temps à tisser des liens d’une famille à l’autre.
Les méthodes ci-dessous, quel que soit le nom qu’on leur donne, visent à créer ces liens. Autrement dit, le steeping du e-liquide, c’est la même chose que l’homogénéisation du lait. On crée des liens entre les molécules.
Puristes et anglophones auront noté au passage que steeping ne veut pas dire homogénéiser, ni porter à maturité, mais (faire) macérer. C’est donc une erreur de terminologie. C’est tout de même mieux que stepping, faire un pas ou marcher sur quelque chose. Vos flacons n’ont pas de pattes.
Un liquide fraîchement préparé ne sera que rarement vapable. Un temps est nécessaire pour que l’homogénéisation se produise. Pour autant, ce n’est pas toujours côté consommateur que ça se passe.
LE STEEPING : LA MATURATION
« Faire steeper » une fiole d’e-liquide, c’est la ranger à l’abri de la lumière. Bouchon fermé. Et attendre.
Pour améliorer le processus :
ôter le bouchon de sécurité, laisser l’embout sur la bouteille, presser pour chasser l’air, remettre le bouchon : les Américains appellent cela le « streathing«
puis secouer le flacon au moins une fois par jour, soixante secondes minimum, très énergiquement.
C’est le principe du vieillissement, qui marche aussi pour les alcools à boire. Il aura d’ailleurs sur vos juices nicotinés une conséquence similaire : la couleur va s’assombrir. C’est la nicotine qui s’oxyde.
Quand est-ce nécessaire ?
Mon liquide ne sent rien
L’odeur n’a rien à voir avec l’étiquette
Mon liquide a un goût de carton, de poussière, de cire ou de liquide vaisselle
Liquides préparés à la commande ou en petites fournées
Liquides dilués à l’alcool (reniflez, ça vous sautera au nez)
Liquides gourmands
Liquides tabacs
Quand est-ce inutile ?
Liquides dont le fabricant annonce qu’ils sont déjà steepés. C’est le cas de très nombreux liquides. Nous vous recommandons donc de goûter systématiquement vos liquides à réception. Le steeping n’est pas forcément nécessaire.
Mono-arômes fruités, en particulier à base d’arômes naturels.
Combien de temps dois-je attendre ?
Selon les avis de vapoteurs plus expérimentés que moi, on arrive à ces généralisations.
Fruités mono-arômes : de 0 à 5 jours.
Fruités complexes : de 3 à 7 jours si 100% fruit
Menthes, anis, absinthes, réglisses, cafés, épices, vanilles : 1 à 2 semaines
Liquides contenant de l’alcool : 2 semaines minimum
Liquides gourmands : 2 à 3 semaines
Crèmes anglaises (custards) : 3 semaines
Tabacs : jusqu’à 4 semaines.
LE BREATHING : LA DÉCANTATION
Le breathing, c’est ce que beaucoup de vapoteurs confondent avec le steeping. Il ne faut pas secouer le flacon avant le breathing. On ôte le bouchon de sécurité ainsi que le bec verseur, on range le flacon à l’abri de la lumière et on attend en récitant des neuvaines.
Cela permet l’évaporation des alcools contenus dans la base. Mais évidemment, les molécules les plus volatiles des arômes s’évaporent aussi. Donc, le goût de votre liquide sera altéré. Ce procédé se rapproche de la décantation. Il ne convient qu’à certains crus. Ne le faites pas systématiquement.
Quand est-ce nécessaire ?
Si votre liquide, annoncé pré-steepé, vous semble déséquilibré, trop violent, mono-arôme alors qu’il devrait être complexe, ou à forte dominante alcoolisée.
Si vous souhaitez accélérer le steeping d’un liquide gourmand ou tabac. Attention, une altération sensible des goûts est probable, et pas nécessairement dans le sens positif.
Combien de temps ?
Pour 90% des liquides, une heure suffit.
Eh oui, une heure. Si vous laissez vos flacons ouverts plusieurs heures, alors qu’ils sont harmonieux et stables, vous perdez de l’arôme par tonneaux entiers.
Les seuls liquides qui doivent faire systématiquement exception, à notre avis, sont les flacons qui semblent « ratés », très violents ou très loin du descriptif. Pour ceux-là, un breathing de 24 à 72 h peut sérieusement rattraper le coup. Vous y perdrez en intensité mais vous augmentez vos chances d’obtenir un liquide vapable.
Attention, arômes naturels
Le breathing, même d’une heure, sera dommageable aux liquides réalisés à partir d’arômes naturels. Les marques VDLV, Alice in Vapeland, E.Senses, The Fuu, Alchemy… perdront en qualité, bouchon ouvert. Vous n’avez rien à y gagner.